Rêve comme si tu vivais éternellement. Vis comme si tu allais mourir aujourd'hui.
03 octobre 2006
Rando GR10 - Récit du 2° jour
« Campement sur la route de « La redoute des émigrés – Camping de Sare »
Mon dieu, quelle journée… ! Comme toujours, j’attends que ma purée poireau/pomme de terre refroidisse (1l de soupe SVP ! je ressens le besoin de me réhydrater). Je suis à chaque fois victime de mon mini réchaud, il y aura au moins une chose que je ne regretterai pas de porter !!...
Bref, je me demande comment j’ai atterri là. J’ai la même sensation que l’épuisement de l’épopée des lacs du Capcir (ma première grande randonnée de 4j). Le poids du sac m’a entretenu de sacrées ampoules, à tel point que je ne peux pas marcher sans boiter une fois déchaussé. L’envie de donner ou jeter la moitié de ma bouffe, histoire de gagner un petit kilo, me traverse l’esprit…
Comment s’est déroulée cette fameuse journée ? Et bien plutôt en dents de scie. Le départ dans la bonne humeur m’a amené jusqu’à Ohlette en 1h30 environ, à travers la sublime forêt d’Urugne. Amateurs de chênes, de mousse fraîche, de lumière féerique… Bienvenue dans la forêt de Brocéliande des Pyrénées ! Il est clair que je suis plutôt satisfait de découvrir cette forêt de si bon matin, j’aurai loupé toute cette ambiance si j’avais continué hier soir.
...Mais il fait soif ! Le JC n’a plus d’eau, le rêve d’une boisson bien fraîche le hante, et c’est alors qu’une mamie d’un gîte d’Ohlette me propose de boire l’eau de ses légumes, dans son jardin. Aussitôt proposé, aussitôt partie… Un peu de gentillesse n’aurait pas été de trop, et si l’eau avait été claire, ça aurait été encore mieux !! (Ça fait bizarre les grumeaux de boue qui craque sous la dent…) Avant même de m’en rendre compte, j’avais déjà bu à plus soif, et à force de ne pas trop tirer brusquement sur le robinet, j’ai obtenu une eau pas trop pourpre, un cacheton purifiant goût javel et hummmmm que c’est agréable ! Mais l’idée de ne pas tomber de déshydratation me cajole tout de même.
Et c’est là que j'attaque la montée vers le col des 3 fontaines, l’horreur de la journée. J’avoue que j’ai eu un peu de mal à contempler le paysage, les 400m de dénivelés m’ont semblé interminables avec ce foutu poids, j’ai l’impression que la pesanteur a doublé…En temps normal, 400m me font plutôt rigoler, mais là… Je tiens à remercier particulièrement mes pieds ce soir, ajouté à mon poids ils doivent supporter une charge d’au moins 110kgs, donc merci mes pieds ! :p
Quelques rencontres forts sympathiques, des retraités curieux et intéressés par mon expédition, m’ont redonné un bon coup de fouet pour atteindre enfin le col des 3 fontaines. Et je me retrouve aux pieds de la Rhune , quelle vision ! Je me retourne, toute la Côte Basque au loin encore une fois, un peu plus sur les Landes, mais avec un ciel si dégagé qu’avec des jumelles on se serait cru à la plage ! Etant bien fatigué, je pris une longue pause avec pratiquement pas d’appétit – C’est dingue comme la faim disparaît quand on est fatigué, il me semble que mon estomac ait rétréci… Mais il faut se forcer, sinon je n’irai pas plus loin aujourd’hui. J’ai hésité longuement à rester sur ce col, il y avait une jolie cabane restaurée pour et par des randonneurs, mais le manque d’eau m’a engagé à reprendre la route, lors d’un sursis d’énergie.
C’est parti pour le village de Sare. J’ai suivi un petit moment le train de la Rhune avant de redescendre à travers de hautes prairies. La descente m’a paru bien difficile, beaucoup de cailloux, ce n’est pas très agréable, même il faut bien s’y faire, on est en montagne après tout ! Au final, je me retrouve dans ce fameux village, au bout de 5h de marche, sur le goudron (argg). Je monte dans le centre, me prend un Perrier bien frais (moment de pur bonheur !!!), tout en demandant quelques renseignements sur les campings du village (le gars était fort sympathique, limite condescendant …). Je continue d’avancer dans Sare, ne trouve pas le camping 2kms plus tard, il est 19h, et j’avoue que je commence à en avoir marre ! Dans 2h il fera nuit et j’aimerai bien m’installer tranquillement ce soir. Une mamie m’indiquera finalement le chemin, il va falloir faire demi-tour, un gros km et…
Oh joie ! Oh Miséricorde ! Le bonheur suprême ! Les plaisirs simples… Je vais pouvoir me prendre une douche, faire mon linge tout crado, et boire de l’eau à gogo ! J’ai à coté de moi quelques jeunes espagnols un peu bruyants, au loin j’entends des chants de famille, comme on en fait si bien en Vendée… Et toutes ces choses qui d’habitude me sortent rapidement par les trous du nez, m’amusent ce soir, et me redonne un peu de chaleur. Une chose que j’aurai comprise : On a beau être indépendant, même très indépendant comme je le suis, l’homme n’est tout de même pas fait pour vivre seul, sans les autres. J’aimerais juste faire passer un petit mal de tête qui ne me quitte pas, peut-être est-ce du à une mauvaise circulation au niveau du cou du au poids du sac… On verra demain si la nuit aura fait son effet !
Je pense à vous tous, Maman, ma famille, mes si chers amis, qui m’avez encouragés depuis le départ comme jamais je n’aurai imaginé, j’ai beaucoup de chance. Merci aussi pour certains petits sms qui donnent du courage, les intéressés se reconnaîtront ! ;) Demain sera un autre jour !
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4 commentaires:
Moi je pense que ça serait trés intéressant que tu "géotaggues" ton itinéraire et tes différentes haltes sur les googles maps, qui sont en haute résolution dans ce coin du pays basque (sauf mon bled bien sur, grRRrr) :)
Perso, j'ai fait quelques itinéraires comme ça avec Wayfaring.com
J'avais pensé à mettre une sorte de carte, mais ca pourrai être bien plus intéressant oui :)
Je vais regarder tout ça.
Quelle belle lumière sur cette nouvelle photo. On se croirait dans une forêt féerique !!
Les photos et le récit nous entraînent dans les difficultés et dans les moments de joies que tu as pu ressentir sur ce GR.
Effectivement, sacrée étape !
Le coup de la mamie qui veut te filer l'eau de ses légumes ça m'a bien fait rire, c'est un peu abusé quand même ...
Ta recherche d'un camping et le plaisir de prendre une douche me rappelle bien des choses, tout comme à Cyril :) Surtout quand tu fais plusieurs aller-retours sans savoir où est le camping et que tu ne sais pas quand tu vas le trouver ! A pied ou à vélo c'est pas comme en voiture, c'est vite usant :p
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