C’est parti pour la grosse grimpette !
Rêve comme si tu vivais éternellement. Vis comme si tu allais mourir aujourd'hui.
11 octobre 2006
Rando GR10 - Récit du 5° jour
« Gîte de Bidarray – Campement au col de Buztanzelhay »
C’est parti pour la grosse grimpette !
Initialement, bien fatigué de la veille, j’étais parti sur l’idée de m’offrir un jour de repos à Bidarray. « Curieusement » ce matin, après une bonne grâce matinée au lit, un petit déjeuner copieux offert par la maison – seul dans le gîte étant complètement vide à 10h d’ailleurs, l’envie effrénée me pris d’aller continuer à explorer ces montagnes basques ! Quelle joie de partir motivé, de vouloir dévorer les montagnes ; l’esprit y fait beaucoup pour avancer. Et ce ne sera pas un mal, car l’étape d’aujourd’hui consiste à franchir une série de pics et de cols dont le pic d’Iparla pour commencer, situé à 1044m en partant de 150, pour un total de 1300m de dénivelé cumulé et au minimum 8h de marche théorique.
Dès le début, grosse montée aux couleurs chatoyantes. Ca grimpe tellement vite qu’en ¾ d’heure, je domine déjà tout le village de Bidarray – vraiment le village bien typique, entouré par un cirque de montagne, ainsi que tous les cols franchis la veille – bien content de ne pas avoir à les refaire ! Je me suis retrouvé à quatre pattes sur un versant, quand je me suis rendu compte que je m’étais trompé ! Je n’étais plus sur le GR10 et c’était bien la première fois depuis mon départ… Un coup de jumelles pour retrouver le sentier balisé et c’est reparti !
A 2/3 du chemin du pic d’Iparla, un petit problème m’oblige à m’arrêter, non pas une crampe ni une tendinite, mais je crois bien une déchirure musculaire… le muscle fatigué, peut-être. J’essaie de faire quelques étirements, 5mns de pause mais ça fait toujours aussi mal. Au bout du compte, j’aurai mal jusqu’au lendemain, mais accélérer le pas atténuera la douleur, curieusement…
Avant d’atteindre le pic, quelques rencontres sont venus égayer la journée. Un photographe amateur passionné par la beauté de la région, un couple d’anglais qui comprenaient le français comme moi je comprends l’arabe – d’ailleurs la dame anglaise avait l’air exténuée, et surtout désolée de prendre son temps et de bloquer le passage - étant donné la difficulté du sentier rocailleux, ce qui la faisait marrer ! Elle me demanda combien de temps il restait pour Baïdeuuurrrèèèyyyy – pardon, Bidarray, elle eut comme un rire d’hystérique désabusée quand elle apprit la réponse de ma bouche… C’était très drôle ! :P
Et puis il y eut la fameuse Bénédicte ! Cette jeune femme était venue pour s’entraîner en prévision d’un trek qu’elle va faire pour son voyage de noce : un trek au Népal ! Alors on a parlé au moins une demi-heure de tout, de son trek, son mari, mon aventure, les montagnes, le matériel de rando – elle bosse dans un magasin de sports à Tarnos, des gens, de la vie… vraiment une superbe rencontre ! C’est dingue comme il arrive souvent de tomber sur de telles personnes en montagne, simples et généreuses, passionnées et humbles. Je pense que la marche en montagne, ou la marche en général, fait vraiment du bien et est riche en enseignements ; ce n’est pas qu’un sport, combien de choses nous apprend-elle en nous ramenant à l’essentiel et à l’homme de prouesses et de limites que nous sommes. Je passerai lui faire un petit coucou à son magasin à l’occasion, comme elle me l’a proposé gentiment. Il me tarde de découvrir le récit de son trek !
Et s’ouvre devant moi le pic d’Iparla ! Et quelle vue ! 360° de panorama, je remercie le beau temps de me permettre de contempler tout le Pays Basque, de l’océan jusqu’au pic d’Anie à l’horizon ! Ce pic est d’autant plus impressionnant qu’on y grimpe comme pour un col, alors qu’il dégringole à 90° sur l’autre moitié, comme coupé net en deux, d’où un vide saisissant de plusieurs centaines de mètres !
Je continue ma journée, qui va être assez éreintante mais je me sens de bonne humeur, dans une paix totale. Un petit pique-nique tardif aux abords d’une curieuse forêt (après des heures de col et de pics raz ça fait du bien !) avant de réattaquer la suite des pics, des moutons angoras tellement laineux que ça leur fait une drôle de silhouette – d’ailleurs notons la touche d’humour des bergers qui leur ont coloré le derrière en bleu… Un pottok se grattera le dos à mon arrivée, quelques chansonnettes à chanter ou siffloter me viendront à l’esprit … Vraiment une ambiance détendue et on va dire, des émotions colorées !
J’arrive au col de Buztanzelhay au bout de 6h de grimpette, à 2h15 de St Etienne de Baïgorry. 5mns plus tard, j’aperçois un petit replat avec source, une vue surprenante sur la vallée et encore une fois, un énorme gardien végétal, seul, au milieu des fougères. Je commence à en avoir un peu marre, la nuit tombe et je pense que le coin quoiqu’un peu aérien, sera bien agréable. Et je me sens si privilégié en ce moment même que l’installation se fera dans la bonne humeur, et je suis également ravi de retrouver un coin sauvage pour passer la nuit – Y’a plus sauvage que les campings ou les gîtes :P Le vent a l’air de s’être calmé, la soirée s’annonce bien, on verra ce que donnera la prochaine nuit ! A samedi !
C’est parti pour la grosse grimpette !
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1 commentaire:
Je me doute que le coloriage des moutons n'est pas là pour faire joli, mais qu'il y ait une raison ou non, colorier à cet endroit est toutefois bien amusant!
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